Côté professionnel, comment ça se passe ?
- Hélène Lacroix
- 16 août 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 févr. 2023
Lors d'une pause de midi, un responsable d'équipe lance comme sujet de conversation qu'il a entendu à la radio un reportage sur le Burn-out parental. Evidemment mon écoute se concentre. Et qu'il ajoute haut et fort devant un public d'employées (toutes mères de famille) : "Allons franchement, c'est quoi cette absurdité. Les "gens" ne savent plus quoi inventer pour se faire porter pâle! Peut-on imaginer faire un burn-out d'être parent !".
Pour ceux qui me connaisse, vous imaginez bien qu'il ne fallut qu'un instant pour que je m'arme de mon bouclier et de mon épée et que je parte en croisade. Et pourtant, je n'était pas encore formée par Training Institute for Parental Burnout.
Mais déjà je savais, j'en avais l'intime conviction, que le burn-out parental était une souffrance difficile à exprimer, à communiquer, à dépasser. Et son discours condescendant était pour moi une injure à cette souffrance.
La société a changé. Par chance elle a évolué. Les besoins des enfants sont à présent reconnus. Et les besoins ne sont plus uniquement de boire, de manger, d'être propre et d'avoir un toit. Non à présent nous savons, preuve scientifique à l'appui, que le besoin d'affection est aussi un besoin vital. Et la société s'est enfin (les droits de l'enfant date de 1989 ! ) décidée à veiller. Et le rôle du parent s'est étoffé. Les nouvelles connaissances en psychologie, relayée par les médias, ont apporté toutes les nouvelles pédagogies plus respectueuses de ces besoins affectifs.
Mais la génération actuelle de parents n'a pas toujours vécu cette éducation positive. Elle manque d'exemples. Difficile d'appliquer sur base de quelques lectures "L'éducation bienveillante", la "Discipline positive", la "Parentalité en pleine conscience"... le style parental souffre parfois d'incohérence...amenant les difficultés pour l'enfant et par répercussion pour les parents... une spirale infernale alimente les prises de têtes et les crises des deux côtés de la famille...
Pour autant, la société a peu changé pour la répartition des tâches familiales. Bon nombre de femmes mettent encore leur carrière en pause lorsque les enfants sont plus jeunes, ou parfois cumulent carrière et gestion des enfants sans que l'équilibre 50/50 avec le père soit abouti. Cela engendre frustration ou solitude, face à un rôle parental de plus en plus exigeant. Et ces parents pourraient être d'autant plus perfectionnistes qu'ils auront la responsabilité de l'éducation des enfants. A nouveau, une spirale, un cyclone pourraient démarrer...
L'enfer sur terre se trouve parfois au plus profond de notre chair. C'est au sein de notre famille, là où la sécurité et la sérénité devrait nous être garantie et garantie à nos enfants que le chaos s'installe.
L'épuisement est quotidien. Jour... et nuit.
On en parle des nuits ? car on ne laisse plus pleurer un enfant la nuit comme on le conseillait encore dans les années '90 !
Alors autant on peut "bénéficier" d'un repos professionnel lors d'un burn-out pro (par un certificat médical) autant lorsqu'il s'agit du burn-out parental, difficile de s'avouer le problème d'une part, et de se mettre au repos de ses propres enfants d'autre part...
Comme s'il n'y avait que deux facettes du problème... c'est une boule à facette ! Une grosse boule au ventre.

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